Octobre Rose 2025 : quand les chiens aident à dépister le cancer du sein !
Chaque mois d’octobre, la campagne Octobre Rose rappelle l’importance du dépistage précoce du cancer du sein, première cause de mortalité par cancer chez la femme.
Depuis plusieurs années, la recherche explore des méthodes innovantes et plus accessibles et parmi elles, une piste originale et française : la détection du cancer du sein grâce au flair des chiens.
Le flair du chien : un outil scientifique d’exception
Les chiens possèdent un odorat jusqu’à 100 000 fois plus développé que celui de l’homme. Ce don leur permet de détecter des composés organiques volatils (COV) produits par certaines maladies, dont plusieurs types de cancers.
Leur flair est déjà utilisé dans :
– la recherche de personnes disparues, la détection d’explosifs ou de drogues,
– la santé humaine et animale (diabète, épilepsie, Covid-19…).
En médecine, plusieurs études ont confirmé la capacité des chiens à identifier des signatures olfactives spécifiques associées à des cancers du poumon, de la prostate ou du sein avec parfois des taux de réussite dépassant 90 % dans des conditions de laboratoire.
Le projet français KDOG : du flair à la science
Créé à l’Institut Curie par Isabelle Fromantin, infirmière chercheuse, le projet KDOG a vu le jour en 2016 avec un objectif audacieux : développer un dépistage du cancer du sein simple, non invasif et peu coûteux, grâce à l’odorat canin.
Comment ça marche ?
Les chiens reniflent des compresses imprégnées de sueur recueillies sous la poitrine des participantes.
Si le cancer du sein émet une signature olfactive spécifique, les chiens peuvent la repérer avant même qu’elle ne soit visible sur une mammographie.
Des débuts prometteurs
Entre 2016 et 2020, KDOG a mené plusieurs essais avec des chiens spécialement entraînés (comme Thor ou Nykios), obtenant jusqu’à 90 % de détection réussie sur les premiers tests.
Une étude clinique KDOG1 (2020-2022) a ensuite été conduite pour évaluer la sensibilité et la spécificité de la méthode.
Les résultats, publiés sur le site de l’Institut Curie, sont jugés encourageants, même si la méthode n’est pas encore validée pour un usage clinique.

KDOG aujourd’hui : la recherche continue en 2025
Le projet KDOG a évolué ! Le centre canin de Champvoisy, où se déroulaient les entraînements, a fermé en 2023 après la fin du mécénat du groupe Seris.Mais la recherche scientifique continue à l’Institut Curie, notamment via :
– KDOG COV, qui cherche à identifier chimiquement la signature odorante du cancer du sein (les composés organiques volatils émis par les cellules cancéreuses).
– KDOG Médiation (M-KDOG), où un chien, Snoopy, travaille à plein temps comme chien de médiation à l’Institut Curie pour accompagner les patientes et le personnel soignant.
Ces prolongements montrent que le projet KDOG n’a pas disparu, mais s’est transformé pour approfondir la recherche et explorer d’autres applications du lien homme-chien.
Nouvelles perspectives : flair canin et intelligence artificielle
Depuis 2023, de nouveaux programmes internationaux associent chiens renifleurs et intelligence artificielle (IA) pour analyser et standardiser les signaux olfactifs. Ces systèmes hybrides atteignent déjà des taux de précision proches de 94 % sur plusieurs types de cancers (sein, poumon, côlon). Ces travaux pourraient, à terme, permettre la création de tests olfactifs non invasifs et reproductibles, tout en valorisant le savoir-faire vétérinaire et éthologique développé avec des projets comme KDOG.
Le rôle clé des vétérinaires et du bien-être animal
Les vétérinaires sont au cœur de ces innovations :
– sélection et suivi de la santé des chiens
– gestion de leur entraînement et de leur bien-être
– participation à la recherche en médecine comparative (homme-animal).
Le succès du projet repose sur un équilibre éthique : respect de l’animal, motivation positive et accompagnement jusqu’à sa retraite.